L’énigme H.Coblan, son cas soulant et son trois mâts d’Iran


Il était une fois, un dénommé Sir Coblan, britannique envahisseur, immigré nanti  installé depuis peu entre Gers et Garonne, en plein Midi-Pyrénées.

Imaginez-vous l’accueil de nos concitoyens pour ce rouquemoute londonien nanti, métisse improbable de mère irlandaise et de père écossais, se prévalent, tel un foie jaune au teint rosé virant parfois à l’écarlate, de valeurs anglo-saxonnes et cosmopolites en plein cœur du midi libre et fier de ses foies gras, confits et cassoulets?

Il croisera quotidiennement nos valeureux indigènes, les uns portant couleurs rouge et noir du 15 toulousain, d’autres vantant les qualités historiques des auscitains en rouge et blanc, des albigeois en jaune et noir, et ainsi de suite pour toute la palette des associations possibles de deux, trois ou quatre couleurs à la gloire des équipes de l’ovalie.

Le point d’orgue de cette fable fut l’agacement des habitants du bourg, lorsqu’ils apprirent par voie de presse que Sir Coblan exerçait l’activité d’intermédiaire entre les clubs de rugby et les annonceurs publicitaires! Polluer ainsi leurs fiers blasons de macarons odieux aux couleurs de produits pour la plupart conçus hors des frontières du sud-ouest et du midi, et bien évidemment fabriqués en Chine ou dans quel-qu’autre contrée de mangeurs de poissons crus et riz blanc? Fi! Rage! Hargne! Bâtard de briton!

Sir Coblan termina son expérience en ces charmantes contrées par un dimanche inoubliable! Il rentrait tout juste d’une longue navigation sur son trois mâts de fabrication iranienne et après avoir accosté en le port de Sète puis déchargé sa maudite cargaison, il se dit qu’il profiterai bien de cette belle journée froide et ensoleillée pour visiter la ville voisine de Carcassonne et y goûter quelque spécialité locale.

Le voila attablé avec ses acolytes, braillant dans son langage d’amateur de pudding, autour d’une excellente table de la cité médiévale. Une étrange atmosphère s’installa dès que le cassoulet fut servi. Il s’agit bien entendu ici, en cette cité inscrite au patrimoine mondial de l’Unesco, d’un cassoulet « Fils », le « Père » étant servi à Castelnaudary et le « Saint Esprit » à Toulouse….Et le problème c’est que cet olibrius se refusant à écouter la recommandation du chef de cave pour accompagner d’un Madiran Château Aydie son plat rebondi, commanda des barons de pale ou strong Ale, Stout et autres rousses irlandaises…Et, outrage ultime, il trouva son plat un peu fade avant que de l’assaisonner de ketchup et curry, ingrédients que tout gastronome britannique emporte usuellement dans son bagage à main.

Le fils fit probablement usage de l’esprit pour contacter le père, car le restaurateur et ses employés restèrent coi, ce qui relève du miracle. Nos compatriotes se souvinrent-ils de la légende de Dame Carcas, comparant le vil goinfre repus de cassoulet à ce cochon rempli de blé qui sauva la cité de la famine?

Lorsque l’Harry Coblan s’en fut de retour à son embarcation aux mâts d’Iran, son cas soulant fut cependant définitivement réglé: la réaction des mélanges impies le firent soudain gonfler comme un ballon voyageur! Les vents et autres gaz furent évidemment porteurs et moteurs en direction de sa patrie d’origine, bon débarras!

Au petit matin du jour suivant, après une nuit agitée, ballonnée, ballottée, le revoici au cœur de Hyde parc, au bord d’un petit lac, entouré de cygnes criards qui semblaient lui transmettre tout le mépris de leur cousins canards confits et déconfits.

Le cassoulet, haricots blancs et Madiran tannique furent ainsi vengés du cas soulant Harry Coblan et son embarcation aux mâts d’Iran.

PS: merci de bien vouloir oublier toute cette histoire; sa publication dans cet espace est totalement fortuite. Il s’agit en réalité d’un mauvais rêve conçu au lendemain d’un repas copieux; les haricots blancs, faute d’avoir suffisamment trempé, ont généré une aérophagie cérébrale coupable d’avoir suggéré ce texte un tant soit peu alambiqué. Allez, je vous offre une petite prune distillée dans l’arrière boutique pour faire passer!

référence pour les gourmets voyageurs:

Carcassonne

Cassoulet universel

2 réflexions sur « L’énigme H.Coblan, son cas soulant et son trois mâts d’Iran »

  1. Waouh !! mais c’est tout bonnement rabelaisien….
    La nouvelle , bien sûr évoque l’univers gargantuesque…
    et tu as eu le bon goût d’y accoler un lien indispensable à qui serait inculte en matière de gastronomie gasconne !!!
    chapeau bas, l’ami scribe!!
    Hum, une remarque quand même:
    tu aurais pû te fendre d’un autre lien vers un propriétaire récoltant de Madiran.
    ( à défaut je te recommanderais bien un Pécharmant,
    quitte à faire hurler les puristes !)

    Allez, bon appétit !!!

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    1. Et un pet charmant, gustatif hommage et olfactif respe(c)t!

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