Aux frontières du Je, à l’orée de l’Histoire


Je m’appelle Nicolas, Claude ou Marine, et je me pose en fier défenseur du pays où j’ai vu le jour. J’y engendre la pénombre à des fins indéterminées, par des moyens schizophrènes, des trahisons, des reniements.

Sans en avoir totale conscience, mon action, justifiée par l’accession ou le maintien à mon statut pharaonique vers lequel tout mon être tend, si haut, mon action tire tout le reste vers le bas. Elle dénature ma fonction, elle déshonore mes prédécesseurs et quelques uns de mes pairs, ceux qui plus que par motivation, par vocation, inspirés, font progresser la société.

Pour parvenir à mes fins, il a fallut tant et souvent imposer mon égo, cultiver ce personnage auto-centré, sculpter sa stature de statue statutaire, jusqu’à, en faisant fi de la plus élémentaire et nécessaire humilité des puissants, passer du Je au Il. Dès cet instant je suis devenu Lui, le Je pris à son propre jeu devint le dieu de mon culte, le cul par dessus tête!

Tous ceux qui ne m’adulent point, ni point ne me ressemblent, étrangers, pauvres, dubitatifs, penseurs, rêveurs ou innocents, je les méprise, point. Et ce jusqu’à fomenter enfin insidieusement ma chute, soit disant orchestrée par de jaloux prétendants à l’insigne honneur de la présidence. Je repasserai la frontière de mon moi déifié, vers un je plus impudent encore.La terre qui n’a su m’honorer, plus carbonisée que jamais de manœuvres irresponsables, je la foule puis la refoule.

Et ainsi j’entre dans l’Histoire, propagande nationale, vénérant l’imparfait faute d’un parfait présent!

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