Feux fols et fous vivants


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Clic clac tchic tchh, le temps est décompté. Combien me reste-t-il à consacrer en temps de vie au vivant?

Ensuite tout le loisir, environ presque une bonne partie d’éternité  mortelle, disponible pour les défunts.

 

M’en veux-tu mon cher Père si en ce jour, contrit, je choisis les affaires courantes, tandis que d’autres, biens pensants, s’empressent et se morfondent sans même apercevoir le moindre feu follet?

Lorsque je pense à toi je vois la rive d’un lac où nous jetions nos lignes. Puis sur une palette tu mixais quelques ors quelques bruns, posais ton chevalet, crayonnais la nature, puis colorais la vie.

Connaissez-vous le coucou chasseur qui d’un coup de pare-chocs remplit son congélo d’un sanglier en rut? Pour une modeste somme équivalent d’une berline Citroën, vous auriez dégustés des garennes en marmite, légumes du jardin, chanterelles en trompettes, arrosés de vieux cidres bouchés. Débouchés vous seriez béats d’intrigue car en bande sonore Fernande et l’oiseau de minuit résonneraient encore!

Heureux les simples ici, le royaume du présent est à eux. Au delà, bienheureux les gisants au cœur pur, voguant à l’infini, fols d’éternité, flammes vacillantes grisées, immatériels esprits, âmes inaltérables.

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