Ce matin là ni plus ni moins qu’un autre jour j’allai (tel Al fonce) d’un lieu à l’autre, d’une passion vers une exaltation.
Assis au bord du quai, musique à fond dans le casque sur les oreilles je vois passer souriants, des gens, et puis soudain ce petit chien qui semble rire tout en reniflant mes mollets, mollement. Le train arrive à ce moment et nous montons ensemble dans la rame du métro. Tandis que j’abaisse le casque sur mon cou, je savoure la vision de la jolie femme brune qui est à l’autre bout de la laisse. Qui des deux promène l’autre? Existe-t-il une relation de pouvoir entre la bête et le maitre, la maitresse et son compagnon?
Durant quelques semaines et pendant quelques mois, nous allons vivre une liaison profonde, longtemps platonique et d’une intensité extrême, d’une extrémité intense, sublime.
Notre conversation s’articule sur la beauté d’une vie contemplative et cadencée, improductive et colorée, riche de sensations, pauvre de possession. Notre union sera telle, de partage, de rencontres, de visites et de rires, longues nuits parisiennes et matins frais rieurs, butinages littéraires et lutinages graphiques.
Te souvient-il Christophe de cette créature décalée? Alors que tu changeais de monde, réalisais ton univers entre Belleville, Marseille, la Normandie et La Rochelle, je me suis contenté d’être le faire-valoir d’une belle…Elle était temporairement installée dans le confortable logement parisien de son comptable concubin. Étrange association avec ce calculateur passionné de sports télédiffusés, qui partait au petit matin faire ses bilans et comptes en té, laissant un mot en marge d’une page de l’Équipe pour exprimer tout son attachement à la belle, tandis qu’icelle me rejoignait quotidiennement pour les après-midi au parc ou au musée, et qui un soir sur deux, après souper, s’évadait pour chercher aventure et s’étourdir dans les soirées entre Montmartre et les Buttes Chaumont!
Je fus leur tiers de trio. Le juste complément à une union plaisante dont les incohérences assumées trouvaient équilibre lors de ces tolérables évasions.
Cependant, il convient de s’interroger. Jusqu’à quel point les douces attentions et les effusions fraternelles seront-elles suffisantes pour combler une passion naissante? La limite est quelque-part dans la chair semble-t-il.
Je ne le savais point encore et peut-être ne le concevait-elle pas autrement, notre dernier moment partagé serai le plus intense, la fusion unique, l’extase de l’orgasme singulier.
Il me reste le souvenir de ce beau printemps parisien, et plaisir à l’imaginer satisfaite, en cet instant divin. Et puis dans une récurrence plus conforme au modèle bourgeois, tendance aristocrate.
L’ignorance de son destin, l’anonymat de cet amour fugace et éternel, donnent à l’histoire un goût sucré, épicé de couleurs tant d’automne que de printemps isabelle.
EXcellent , vraiment !!!
quelle fluidité dans le récit, je me régale ….
Chapeau bas, l’ami !
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merci l’ami d’adolescence retrouvé(e)! N’oublies pas mon besoin de quelques corrections en attendant les flagellations du purgatoire (ou l’éditeur à solliciter bientôt?), orthographes, répétitions, fautes de style etc…I need a doctor…
Pour le thème ici traité il s’agit d’un petit projet disons en 20 petits ou grands chapitres à la gloire des femmes réelles et fantasmées, histoire de (se) faire plaisir, mais avant il faut que je termine le premier ouvrage de plus de 20 pages, objectif fin février. A ce moment là j’ouvrirai un mini-club premier cercle de lectrice-lecteur pour commentaires, coupes, corrections, …D’ici là bon blues rock punk progressive
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A reblogué ceci sur Oli.W.P. and commented:
petit revival couleur jaune pâle, comme feuilles d’octobre, et ocre, fragiles argiles ferrugineux d’une mosaïque de Murano
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un amour si tendrement raconté que je le ressens Oli . L’amour platonique s’il en arrive aux prémices de la passion est amputé sans l’amour physique …
il manque la moitié de l’amour à l’amour
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Merci Juliette, je serai curieux de connaitre sa version de l’histoire, si ça se trouve elle a oublié, tout le monde peut oublier tout le monde?
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Non , on oublie les personnes que l’on a pas du tout ou peu aimé , mais les autres restent jusqu’à la fin dans le cœur. Mais tout dépend des sensibilités je crois ! y’en a qui oublient plus vite que d’autres surement parce que leurs sentiments sont moins profonds …
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