« Hy pretty, how would You appreciate we rob a bank? »
À lire avant: premier chapitre et deuxième chapitre
Affalé sur le fauteuil de sa compagne décomposée, j’observe pépère tranquille qui cuve sa cuite.
Sourire débonnaire, joues roses, blagues misogynes et un avis sur tout, font de toi une figure de comique troupier très appréciée au club des « 4 ème rugissants » (association sponsorisée par la mairie et UriAnaform incontinence). Rappelles toi en 66 Marcel, la cage d’escalier en faux marbre, la mosaïque de carrelages vert de gris, et la cave où je faisais sécher des billes en terre dans le conduit d’aération…Les bonbons que tu me donnais étaient trop bons, Minth’o (un peu trop fort de menthe) et Batna caramel mes préférés ! Maman trouvais que je rentrais un peu débraillé après avoir joué en bas, en même temps avec mon tricycle à benne j’avais construit un garage à trois niveaux alors l’entretien et tout ça, c’est du boulot! Un jour elle me demande ce que j’ai encore fait pour être habillé comme un chiffonnier alors je lui donne un bonbon de monsieur Marcel et lui dit que c’est pas de ma faute ni la sienne si il sait pas rhabiller un garçon, il a pas eu d’enfant. Alors je ne sais pas ce qui leur a pris mais quand Papa est rentré du boulot je l’ai entendu hurler « haaaarrr je vais le tuer putain d’enculé où est mon Perfex hurrrrg ». Je suis venu dans la cuisine, il m’a regardé et c’est la première fois que j’ai vu mon père pleurer. Je crois que, une autre fois, il a pleuré quand Gypsi est morte (la mère de Bidule, notre avant avant dernier chien); aussi un jour à l’hôpital où il comprenait pas pourquoi maman elle se suicidait tout le temps. Pourtant c’était évident, elle était trop fatiguée et personne ne voulait l’aimer comme dans Alice et Cendrillon.
Enfin bref, Marcel, tu commençais une belle carrière d’enculeur de mômes. Franchement autant je peux imaginer la perte de contrôle des sens et la libido quand on à 10/15 ans au point de se palucher le flutiau 10 fois par jour, c’est les hormones. Mais pour toi, et ta grande femme, mettre vos doigts huileux dans nos derrières comme pour aller chercher un œuf au cul des poules, j’ai jamais pigé. Tu vas pas nous manquer. Voila, je te raconte ça et dans ton semi coma éthylique, sourire effacé sur face blêmie, ton ventre est secoué de soubresauts et hauts le cœur. Observons la magie du corps, ce système mystérieux capable de somatiser au point de développer des cancers et autre maladies mortelles imaginées. Un hoquet, et jailli de ta bouche tordue le dentier sauce bulots mayonnaise sur crème brulée, puis un second jeyser parsemé au bouts de bavette même pas mâchée, et grains de poivre entiers. Tu reprends une dernière pleine bouffée d’air, et le savant mélange acidifié de sucs digestifs entre dans tes poumons. Ça m’as l’air bien douloureux mais à part borborygmes et odeur, c’est discret, efficient. La bande à Tempérance va conclure: dans son délire alcoolisé le détenu en probation a découpé et dissout mémé, pour périr ensuite en son « propre » vomi.
Saches que l’on efface pas si aisément l’œuvre de toute une vie, si pitoyable, si perverse soit elle; ainsi soit-il.
« Actually darling Boss, I would enjoy much more we erase some of these old scumbag that hurt us before we met »