Il se demande si la musique nait de l’amour ou si l’amour est musique, cherche encore
(…) l’adolescent erre dans les couloirs du collège, craignant que l’heure de rentrer soit déjà passée, seul. Sur le panneau d’affichage à l’entrée du bâtiment principal il lit, sous le drapeau français à l’insigne ailée, les conditions d’inscription au concours. Sas d’entrée à l’école salvatrice, à l’autre bout du pays, il pense que cette affiche est placée là pour lui.
Peu importe le cadre, il sait que tout est provisoire, il cherche l’isolement comme camisole, l’éloignement comme un anxiolytique. Et il ne partira pas vraiment seul, il a son vieux magnétophone avec les bandes enregistrées des groupes qu’il imagine comme ses semblables, riders on the storm, strangers in a strange town, heroes, owners of a lonely heart, transformer.
Alors, rentrant sous la pluie froide, il danse dans des flaques d’eau pure, façonne des amis de terre rouge, glisse lisse, adresse au soleil derrière l’orage des promesses de parties communes, se rêve pilote et chef d’orchestre, soliste en leader de la patrouille.
Ce soir le cauchemar sera plus doux. Au réveil, il aura mis sous l’oreiller sa lampe de poche pour effrayer le monstre aux yeux fous, il sèchera les sueurs froides à l’éventail d’un futur riche de mélodies, il rira bien en dernier de ses peurs paniques dépassées (…)
Oli.W.P. 