ndla: lire le préambule et le ch.1 publiés en j-2 et j-1, ou pas
« Toilers on the island, we deserved to undie » extrait de l’entretien avec un patient du bunker Sarah B, aout 2013, Belle Ile en Mer, France
(…) Tandis que « London Calling » passe sur la sono opérée par le DJ de la troupe, Alan s’approche de la caravane arborant une enseigne aux néons lumineux, annonçant la direction.
Alan Le-Type : « Quelqu’une ou quelqu’un? Je cherche le directeur de ce bouzin. J’offre mes bras et mon temps en échange de quelques bières et d’un peu d’amour…Allo une fois? «
Le Directeur : « Ah ah ah ah arghhh humpfff… » et une quinte de toux phénoménale accompagne l’entrée en scène, la sortie de la caravane du personnage trop bien habillé, gominé, chapeauté pour être vrai. Cigare éteint au bec, il poursuit: « Bonjour jeune homme, je suis le directeur, que puis-je pour vous? »
Alan Le-Type : « Actually I’ve only got two hands to lend, could you help me with accommodation and meals? »
Le Directeur : « Pourquoi tu m’adresses en Grand Breton avec ton accent d’écossais? Tu causes pas la France?
Alan Le-Type : « Si, si bien sur, excuse my french, je suis juste un peu décalqué par le changement d’air et puis cette affaire de corps morts…Je suis ici pour vous proposer le mien et mes mains, en contrepartie desquelles j’apprécierai de rejoindre la troupe… »
Le Directeur : « Tu tombes comme la pluie mon ami, bienvenue aux Mystères de l’Ouest, tu seras barman si cela te sied? L’un d’entre eux, breton boit sans soif, est tombé dans le port hier soir, il l’ont repêché avec la gueule pleine de pousses-pieds vaseux…berk, vivant mais à quoi bon? Enfin on va pas se préoccuper de tous les paumés de l’ile, sinon autant ouvrir un bureau de poste ou une annexe de la sécu! Ah ah ah ah arghhh humpfff… » Il rallume son cigare et projette une bouffée de fumée âcre et parfumée dans la face d’Alan qui ne cille pas. « Allez viens, je te montre ton outil de travail ».
Cet univers à peine mis en scène, à peine surréaliste, on the edge of heavenly earth, mériterai à lui seul un ou deux chapitres détaillés, mais les amis, mon temps est compté. J’aime bien Alan, il me permet d’accéder une vision à la frontière de l’amour et de la haine, du respect # du cynisme, de la vérité et du rêve, un journaliste comme on en fait plus, c’était mieux avant dirai Michel.
Les voilà tous deux à se raconter, à plaisanter graveleux sur les filles et leurs formes, leurs atours et leurs repoussoirs, et puis sur la mer, le vent, dieu reconnaitra les siens, le fait divers d’été.
David le directeur a craint le pire, le festival fruit d’une longue préparation depuis l’hiver, en tournée pour quelques épisodes des Mystères de l’Ouest cet été à bien failli être annulé en dernière minute. Il a fallut qu’il fasse jouer son relationnel avec Mark Frost de passage dans sa villa sur une île voisine et qui connait quelques élus, sinon, c’était l’annulation, et recours à gogo pour rentrer dans les frais…Les confidences coulent comme la bière tandis que nos deux lurons se racontent, tout en intervenant de temps à autres pour cadrer qui un bénévole, qui un enfant trop téméraire, si bien qu’en fin de journée les festivaliers ont catalogué Alan comme directeur adjoint barman en charge des communications internes. Les artistes, musiciens de la fanfare, acrobates de l’esprit, comédiens jongleurs et magiciens fantasmallégogoriques l’ont également adopté, si bien qu’il termine torché, chiffons carpettes, à pas d’heure le lendemain matin.
Mais le monde est ainsi fait sur terre que le soleil se lève, et que parfois ça peut faire mal aux cheveux. Alan, à quatre pattes sur le goudron crevassé du parking, s’arrose la tête au jet d’eau glacée. Il est 7h05 et le brief est à 8 heures au Palais. Time to go!
À suivre, sous réserve cette fois que les protagonistes dont j’ai usurpé en partie le nom m’autorise à continuer avec Elles et Lui.
Sinon, j’ai des noms, non?
ah oui !
le récit commence à se structurer….
et puis cette référence n’est pas pour me déplaire :
« The wind was biting hard
At times I had to scream
I was a toiler on the sea
I was a toiler on the sea
And when we reached the land
We went aground on the rocks »
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C’est du lourd, que les moins de 45 ans peuvent comprendre s’ils sont curieux. ..
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