Extrait de ©®™ John Doe III – Le chemin de fer qui explosa – Ch4

 Page 8/n – extrait

« Aimer d’un amour humain, c’est pouvoir passer de l’amour à la haine, tandis que l’amour divin est immuable » Léon Tolstoï

(…)Io descend l’estrade, traverse en courant les quelques mètres qui la sépare du Celtic, dossier sur la tête pour protéger un semblant de coiffure qu’elle a réussi à organiser sur sa tête  ébouriffée. Quelle matinale after. Quel affaire. Quelle histoire.

Deux jours auparavant Jo, elle préfère ce bref typonyme à « Io » trop complexe à expliquer avec toutes ses références à la mythologie(*), et à IoëyL qui sonne définitivement Joëlle, trop lesbos de campagne typé à son goût, Jo était encore avec le collectif pour finaliser les rush du long métrage. Vraiment pas le moment de venir se paumer sur ce rocher minable entourés de pécores et marins mal finis. Heureusement, c’est Jamie qui dirige. Jamie ça rime avec amie, avec aime, et Jo aime son amie. Pas de dépendance physique ou matérielle entre-elles, c’est de l’amour pur, profond, intense, inébranlable,non branlable, un tourniquet d’admiration, de passion, de moments denses rares partagés. Parfois lorsqu’elle se séparent un peu trop longtemps il y a ce serrement à l’estomac, près du cœur, qui ne trompe pas. Jo aime Jamie, aime les femmes pour ce qu’elles ont qui les distingue des hommes. Ni appendice ni pilosité, il s’agit d’une différence bien plus globale, chromosomique, cellulaire. C’est ainsi.

Note de fin de page * :(…) Héra pour se venger, envoya sur Io un taon chargé de la piquer sans cesse. Celle-ci, affolée et rendue furieuse, s’enfuit et parcourut de nombreux pays. Elle traversa à la nage plusieurs mers d’Europe et d’Asie pour arriver finalement en Égypte aux rives du Nil où, dit-on, elle retrouva sa forme humaine. C’est elle que les Égyptiens ont vénérée sous le nom d’Isis. Dans sa fuite, elle rencontra Prométhée enchaîné sur le mont Caucase, qui lui révéla qu’un jour elle retrouverait sa forme humaine et deviendrait l’ancêtre d’un grand héros (Héraclès) auquel lui-même devrait plus tard sa propre libération.

Elle laissa aussi son nom à la mer Ionienne et au détroit du Bosphore (le gué de la vache), et finit par atteindre l’Égypte où Zeus lui rendit sa forme première de jeune femme et où elle donna naissance à leur fils (…)

fin d’extrait