(…)vie inscrite en un espace temps entendu étendu; enfanté allongé en la douleur; l’allaitement, premier plaisir, succion, ingestion de fluides chauds; ainsi de suite… Il conviendra d’apprendre à concentrer ton attention sur l’utile et l’agréable, car, quoi qu’il advienne, dans la douleur du terminus s’achève le voyage.
Mal pour le bien, quelques souffrances, à l’infinité des voluptés
Plaisirs sucrés-salés, vibrations orchestrées, à cappellées, il s’agit d’agiter la chair, l’assaisonner aux épices de l’esprit, la cuire, caraméliser, cramer.
Ingrédients pour deux: 150 kg de chair à désosser; un plein panier de légumes du soleil, poivrons, tomates, aubergines, autant que de couleurs en l’arc en ciel, et fruits à l’avenant raisins, cerises, ananas, bananes, abricots… Du riz débridé, pâtes en farandoles, patates, et puis du pain. Autrement dit la douleur pendant au plaisir. Saupoudrer de tant d’épices qu’il en faut, sans trop les mélanger, sans trop en abuser, un peu comme alcools et stupéfiants, la juste dose.
Faire mijoter. Servir dans une vaisselle digne calice bien ouvragée, accompagner de vins fins, puissants, élixirs de jouvence. Verres de cristal et couverts ciselés.
Chaque bouchée, chaque gorgée comme la première et la dernière, savourées.
Jusqu’au jour où, quand, à satiété table ne nourrie plus; préparer la coupe comme à la coda.
Libre cours à l’interprète de rejouer une fois encore, droit au chapitre du lecteur, l’introduction et un dedans-dehors des familles avec des ptitsas qui sont ou ne sont pas d’accord. En la matière, je recommande d’utiliser un diapason pour la double compréhension. Huiles et onguents à l’envie.
Bon, ça va mieux, le cocktail opiacé antalgique fait effet, pourvu que ça dure dur.