Lundi 30 Novembre 2015, Paris, lettre ouverte aux Présidentes et Présidents,
et plus si affinités, hauts désaxés associés.
Madame la Présidente, Monsieur le Président
Madame, Monsieur les Hauts fonctionnant
Mesdames
Messieurs
C’est ici publiquement que, raie sur le coté, petit doigt sur la couture du slip, j’ai choisi de vous adresser,
En effet, l’immolation en place publique apparaissant quelque peu déplacée en ce grand jour d’ouverture de la copXXI, et, j’avoue, fragile à l’automne de mon existence, un peu douillet (*), je m’offre à vous par le biais de cette plume blessée, déplumé et lassé
Déjà il y a 3 mois, en reprise du travail, partiel thérapeutique, j’ai bien perçu un trouble agacement dans nos échanges asynchrones, par voie électronique. Aussi j’ai ravalé ma peur; à chaque coucher de soleil je fais de discrets adieux à mes enfants attentionnés dont l’infantile naïveté s’envole jour à jour, surfant sur l’actualité, inconcevable réalité
Une fois encore j’ai survécu à ta tracasserie administrée, et, deux jours avant le mise en œuvre d’une grève de la fin (comble chez l’obèse) et d’enchainement à la grille de l’entrée publique, rue Léon, tribune idéale pour une médiatisation bée en FM, Oh Capitalisme merci, j’ai perçu l’aumône. Projet avorté ou bien remis?
Si je monte ce matin en tribune, victime quotidienne d’insomnies et autre décadence, ce n’est point pour haranguer la foule, mais humblement, pour ne pas faire pitié, vous prier instamment de m’accorder l’argent (ou une médaille en or), seules contreparties cessibles à défaut de respect pas plus que sentiment, pour acheter l’oubli
Trouvez je vous en prie laïquement toujours, ci-attaché mon curriculum vitae (**), ressemblant plus à testament qu’à un ticket pour l’ascenseur rouillé d’une illusion sociale, j’avoue
Il vous appartient en l’Avant, premier dimanche précédent la nativité, en toute laïcité, premier jour de la CopXXI, rien n’est hasard, suivi par ce premier lundi, de m’accorder ce qu’il vous semblera utile, une promotion, un placard, un hlm, un statut de pupille pour mes enfants, une pension pour ma veuve, libre (!) à vous
Engagé il y a quarante ans, libre je me sens de vous livrer plus que sentiments et mots de cœur, fi de maux déchanté, désillusions, libre beaucoup, amer un peu, vous livrer ma prose, à défaut d’une apothéose
Cher Président à Noël, à 55 ans me voilà volontaire pour partir au front, front levé, le slip un peu humide de peur mais sans reproche, j’avoue. Je ne veux pas lâcher à l’aveuglette des bombes sur de dommageables enfants collatéraux, mais je donne volontiers ma vie pour combattre la tyrannie, sublime orgueil
S’il s’avère que mon état de santé ne permette pas d’organiser ce suicide fellinien,
je consens à vous rencontrer en terrasse en bas de chez Manu, rue de Charonne, au Pause Café. Hé Manu, tu descends?
Si vous ne l’avez déjà fait je vous invite aussi à décrocher de ce pamphlet nocturne un brin désuet, le temps est plus aux mains sales qu’aux mots,
Avec respectueux hommages, je vous prie d’agréer, Madame la Présidente, Monsieur le Président, l’expression de ma très haute considération
Olivier W.P.
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(*) la faute au gène SCN9A
(**) pas en ligne, mais adressé à ma « hiérarchie » par voie de courriel
grand Prix de l’électron libre ???
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excellent ! ou alors un petit vélo chromé?
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