James Douglas (alias Jim) Morrison représente tant pour moi que cette page lui est intégralement consacrée. Je vous invite à parcourir cet essai d’épitaphe en écoutant « An american prayer » l’album qui regroupe des enregistrements et montages de ses textes, hors chansons des Doors.

James Douglas Morrison (December 8, 1943 – July 3, 1971)
(…) JIM, (…) they got a warrant against you for « indecent exposure » (…)
» Expose yourself to your deepest fear; after that, fear has no power, and the fear of freedom shrinks and vanishes. You are free. Jim Morrison «
«

Vincent Damon Furnier says : J’ai beaucoup aimé Jim Morrison en tant que personne. Il était ce personnage très poétique et la mort était toujours dans ses pensées. Ses chansons (je veux dire, dans presque toutes les chansons qu’il avait écrites) avaient un rapport avec la mort. Il est un trésor américain qui s »en est allé trop tôt

Jim Morisson est entré dans ma vie peu avant ou juste après avoir quitté la sienne…Il est un des êtres dont j’ai cherché à assimiler l’essence depuis notre rencontre. Toute son œuvre résonne en moi comme l’expression d’une des mes vies antérieure, un autre dimension que j’ai totalement intégrée, consciemment et inconsciemment. Jim Morrisson et Aldous Huxley ont ouvert mes portes de la perception.
___________________________(…) is everybody in ? IS EVERYBODY IN ??? The ceremony is about to begin ___________________________________________
THE CELEBRATION OF THE LIZARD Texte original américain composé autour de 1969-1970. |
Lions in the street and roaming
Dogs in heat, rabid, foaming
A beast caged in the heart of a city
The body of his mother
Rotting in the summer ground.
He fled the town.
He went down South and crossed the border
Left the chaos and disorder
Back there over his shoulder.
One morning he awoke in a green hotel With a strange creature groaning beside him. Sweat oozed from its shiny skin. Is everybody in? The ceremony is about to begin. Wake up! You can’t remember where it was. Had this dream stopped? The snake was pale gold Glazed & shrunken. We were afraid to touch it. The sheets were hot dead prisons. Now, run to the mirror in the bathroom, Look! I can’t live thru each slow century of her moving. I let my cheek slide down The cool smooth tile Feel the good cold stinging blood The smooth hissing snakes of rain… Once I had a little game I liked to crawl back into my brain I think you know the game I mean I mean the game called ‘go insane’ Now you should try this little game Just close your eyes forget your name Forget the world, forget the people And we’ll erect a different steeple. This little game is fun to do. Just close your eyes, no way to lose. And I’m right there, I’m going too. Release control, we’re breaking through. Way back deep into the brain Back where there’s never any pain. And the rain falls gently on the town. And in the labyrinth of streams Beneath, the quiet unearthly presence of Nervous hill dwellers in the gentle hill around, Reptiles abounding Fossils, caves, cool air heights. Each house repeats a mold Windows rolled Beast car locked in against morning. All now sleeping Rugs silent, mirrors vacant, Dust blind under the beds of lawful couples Wound in sheets. And couples, smug With semen eyes in their nipples Wait There’s been a slaughter here. (Don’t stop to speak or look around Your gloves & fan are on the ground We’re getting out of town We’re going on the run And you’re the one I want to come) Not to touch the earth Not to see the sun Nothing left to do, but Run, run, run Let’s run House upon the hill Moon is lying still Shadows of the trees Witnessing the wild breeze C’mon baby run with me Let’s run Run with me Run with me Run with me Let’s run The mansion is warm, at the top of the hill Rich are the rooms and the comforts there Red are the arms of luxuriant chairs And you won’t know a thing till you get inside Dead president’s corpse in the driver’s car The engine runs on glue and tar C’mon along, we’re not going very far To the East to meet the Czar. Some outlaws lived by the side of a lake The minister’s daughter’s in love with the snake Who lives in a well by the side of the road Wake up, girl! We’re almost home Sun, sun, sun Burn, burn, burn Soon, soon, soon Moon, moon, moon, I will get you Soon! Soon! Soon! Let the carnival bells ring Let the serpent sing Let everything We came down The rivers & highways We came down from Forests & falls We came down from Carson & Springfield We came down from Phoenix enthralled & I can tell you The names of the Kingdom I can tell you The things that you know Listening for a fistful of silence Climbing valleys into the shade ‘I am the Lizard King I can do anything I can make the earth stop in its tracks I made the blue cars go away For seven years I dwelt In the loose palace of exile, Playing strange games With the girls of the island. Now I have come again To the land of the fair, & the strong, & the wise. Brothers & sisters of the pale forest O children of Night Who among you will run with the hunt? Now Night arrives with her purple legion. Retire now to your tents & to your dreams. Tomorrow we enter the town of my birth. I want to be ready.’ |
Traduction de Hervé Muller, in Morrison, Écrits. Christian Bourgois éditeur, 1993. |
LA CÉLÉBRATION DU LÉZARD Lions dans la rue et chiens errants En chaleur, enragés, écumants Une bête encagée au cœur d’une ville Le corps de sa mère Pourrissant dans le sol de l’été. Il s’enfuit de la cité. Il descendit dans le Sud et passa la frontière Laissant le chaos et le désordre Loin derrière son épaule. Un matin il s’éveilla dans un hôtel vert Avec une étrange créature qui grognait à ses côtés. La sueur perlait sur sa peau luisante. Tout le monde est-il là ? La cérémonie va bientôt commencer. ÉVEILLE-TOI! Tu ne te souviens plus où il était. Ce rêve aurait-il cessé ? Le serpent était légèrement doré Vitreux et rétracté Nous avions peur de le toucher. Les draps étaient de mortes prisons brûlantes Et elle était à mes côtés. Vieille elle n’est point… jeune Sa sombre chevelure rouge Cette douce peau blanche. Maintenant précipite-toi vers le miroir de la salle de bains Et regarde ! Elle vient ici Je ne peux vivre chaque siècle qui décompose lentement ses mouvements. Je laisse glisser ma joue Sur le carrelage frais et doux Le contact du bon sang froid et vif Le doux sifflement des serpents de pluie… * Autrefois j’avais un petit jeu J’aimais me retourner en rampant dans mon cerveau Je pense que vous connaissez le jeu dont je parle Je parle de ce jeu qu’on appelle « devenir fou » Alors vous devriez essayer ce petit jeu Fermez simplement les yeux, oubliez votre nom Oubliez le monde, oubliez les gens Et nous érigerons un clochet différent. Ce petit jeu est amusant. Fermez simplement vos yeux, il est impossible de perdre. Et je suis ici, je viens aussi. Abandonnez-vous, nous passons de l’autre côté. * Loin derrière au plus profond du cerveau Loin derrière les limites de ma douleur Là où il ne pleut jamais. Et la pluie tombe doucement sur la ville Et sur nos têtes à tous. Et dans le labyrinthe des courants En dessous, la pensée tranquille et surnaturelle des Nerveux habitants des aimables collines alentour, Abondance de reptiles Fossiles, cavernes, hauteurs glacées. Chaque maison sort du même moule Volets clos Voiture sauvage enfermée jusqu’au matin. Tout dort maintenant Les tapis sont silencieux, les miroirs vides, La poussière aveugle sous les lits de couples légitimes Enroulés dans leurs draps. Et leurs filles, arrogantes Avec des yeux de sperme au bout de leurs seins. ATTENDEZ ! Il y a eu un massacre ici. (Ne t’arrête pas pour parler ou regarder autour de toi Tes gants et ton éventail sont par terre Nous quittons la ville Nous prenons la fuite Et tu es celle que je veux avec moi) * Ne pas toucher le sol Ne pas voir le soleil Plus rien d’autre à faire que de Fuir, fuir, fuir Fuyons. Une maison sur la colline La lune repose tranquille Les ombres des arbres Témoignent de la brise sauvage Viens, fuis avec moi Fuyons. Fuis avec moi Fuis avec moi Fuis avec moi Fuyons. Il fait chaud dans la maison au sommet de la colline Riches et confortables y sont les chambres Rouges sont les bras des fauteuils luxuriants Et tu ne sauras rien avant d’y avoir pénétré. Corps du président mort dans la voiture du chauffeur Le moteur marche à la colle et au goudron Viens donc, nous n’allons pas bien loin Vers l’Est, pour rencontrer le Tsar. Quelques hors-la-loi vivaient au bord du lac La fille du pasteur est amoureuse du serpent Qui vit dans un puits au bord de la route Réveille-toi, petite fille ! Nous sommes presque arrivés. Soleil, soleil, soleil Brûle, brûle, brûle Lune, lune, lune Je te prendrai Bientôt ! Bientôt ! Bientôt ! Je suis le Roi Lézard Je peux tout. * Nous sommes descendus Le long des rivières et des routes Nous sommes descendus Des forêts et des cascades Nous sommes descendus De Carson et de Springfield Nous sommes descendus De Phœnix asservie Et je peux vous dire Les noms du Royaume Je peux vous dire Les choses qu’on sait En écoutant une poignée de silence En escaladant les vallées dans l’ombre. * Durant sept années j’ai vécu Dans le palais dissolu de l’exil Et joué à des jeux étranges Avec les filles de l’île. Maintenant je suis revenu Au pays du juste, du fort et du sage. Frères et sœurs de la forêt blême Ô enfants de la Nuit Qui d’entre vous se joindra à la chasse ? Voici qu’arrive la Nuit avec sa légion pourpre. Retirez-vous maintenant dans vos tentes et dans vos rêves. Demain nous entrons dans la ville où j’ai vu le jour. Je veux être prêt. |
… et par non ordre et désordre aléatoire, flashs de mémoire au petit matin gris, j’honore en toute humilité, la mémoire des anonymes satellisés

à suivre ~ ©® Ω.Λ.Ι ω.ρ
