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Je cours sans effort à travers ce village apparemment désert; il ne fait ni jour, ni nuit, ni chaud, ni froid.
La présence des habitants est perceptible, ils sont cachés dans leurs habitations, derrière de hideux rideaux pendants, derrière les volets clos, sur certains murs ils ont collé l’oreille.
Au cœur du village sans âme trônent des arènes sans tribune, ou plus précisément un singulier blockhaus avec l’unique issue que j’emprunte pour entrer.
Sur les murs verdâtres, une eau saumâtre dégouline depuis la voute, je patauge dans les flaques de boues grasses, horrible sensation de piétiner dans les viscères de bêtes éventrées aux abattoirs.
Dans le labyrinthe sans couloir je cherche une entrée pour sortir, me heurte aux aquariums versés, à ceux qui se renversent et explosent en silence, pas un bruit en cette no-life-land, seuls les hurlements muets des poissons asphyxiés me déchirent les sens agonisants.
Enfin, une chicane sur fond lueur blafarde, puis un couloir d’interminables lacets, et comme à la racine de cet univers fantasmé, me voila ébloui de couleurs irisées en illuminations…
Mon voyage au centre de la terre commence ici, au sortir du placenta de fange aux immondices flottées, me voici vent debout sur une ile volante!
La flore naturelle arrosée d’une source éternelle, où disparaissent comme au revers de la page tournée tous les tracas et errements du voyage, un décor vivant et idyllique comme nouveau tout, et sur ce beau rivage se retrouvent uns à unes, un pour tous, tous et d’autres, les proches adorés et les amis aimants…
hhhmmmm !!! …rêve ou cauchemar
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