extrait du voyage entre Paris et Sète
(…)Un moment de grâce. Un interlude de répit, entre transe et lévitation.
Marc-A est un peu raide dans son siège, et son regard oscille entre sol qui défile à travers vitre de portière gauche, et le rétroviseur. Les yeux de Léo ne le pénètre pas. Le faisceau ardent du conducteur glisse de l’avant à l’arrière avec de temps à autres, un battement de tête à droite, une inclination à bâbord.
En Alma, l’épanchement de sentiments provoque un hématome de synopsie.
Cet homme qu’il aime, comme tant d’hommes mais pareil à aucun, il ne souhaite pas le posséder, ni même s’allonger à son coté. Tout au plus lui offrir l’humble vénération d’une profonde fellation.
Dans l’interstice sur tableau de bord sous le rétroviseur, une langue interminable de macadam défile sous la voiture. Au loin, mirage d’évaporation, éclat en surface d’eau claire illusoire, d’autres psychés en horizon.
Le trou d’homme que symbolise la vitre sur laquelle repose sa tempe, puis son front, tel le puits sans fond d’Alice, soudain il le traverse.
Alma Marc Alexandre sont un trio écartelé à l’exposant, autant qu’intégrales et dérivés. Ils-Elle comme la sculpture marbrée à l’antique, de bleus, de rouges carmins aux reflets de vins fins, ocres veinés de verts opalins, malachites au sang blanc, infinies composées. Les bijoux de la couronnée ne sont pas flasques. Alma surfe en aqua-planning sur le fine couche de pluie qui couvre encore la route…