(cliquez ici pour écouter Borodine)
La démence et la lumière font bon ménage,
Le refuge de l’esprit se refusant à l’ombre.
Faute de terre fertile, l’herbe folle pousse aux murs
A défaut de la scène, l’acteur joue en solo.
Carence d’audience.
Me voilà montant puis descendant sans cesse l’escalier en colimaçon de la tour d’ébène. Au fil de mes allées-venues une lueur transparait, entre la pierre courbée, et grattant de mes ongles j’en décèle quelques unes. Puis m’évade. Depuis je erre batifolant, folâtrant ça et là, goûtant les douceurs de l’inconscience, les saveurs de la déliquescence.
Le temps passe vite dans les limbes, mon pistil a perdu des cils, alors me voilà revenue jeter un œil à l’interstice vers l’intérieur de la tour. Ma tour. Rien n’a changé. Les blouses blanches sont toujours immaculées, j’entraperçois un locataire des murs internes, blême, vêtu d’un camisole synthétisée, nu comme le penseur, auguste.
J’entre neurale nue
Chercher refuge après la fugue, poser le contrepoint.
Sur la table d’opération théraportée
Comme si j’étais non née, pardonnée, libérée.
(…)