L’Amour est guerres et paix, ou bien ce n’en est pas
(…) Jean-Paul Imprévu et Friedrich Chartre, péripatéticiens et libre-penseurs à la feuille de choux rave « L‘Olipo de Chambre » reçoivent aujourd’hui l’auteur de « Andréa, un messie à Pigalle »:
JPI: Nous sommes honorés de vous recevoir sur ce banc au bord des maréchaux, spacibo, pouvez-vous nous dire pourquoi ce lieu?
OLI: ici je suis comme chez moi, il y a ce détachement impersonnel, ce flux permanent brûlant et glacial, comme une coulée de lave sur un névé, et puis la décadence, le crack, la prostitution, les voitures qui parfois se percutent. Et derrière tout ce premier plan déprimant, il y a la poésie, la beauté et l’amour…
FC: merci pour le contraste…pouvez-vous nous parler de la littérature russe, son influence sur votre travail?
OLI: ici sur les boulevards en contrebas du périphérique où rien ne se passe, l’intensité est slave. Pas de tiédeur ni faux semblants, aussi dur que le climat des steppes, aussi complexe que la vie à la cour de Natacha, aussi fou que le survol de la ville par le Maître. Et pour finir, nous en revenons toujours à l’Amour. Le vrai amour de Pierre pour Natacha, de H.H. pour Dolorès, de Woland pour Marguerite… Je suis transporté sur les bords du fleuve et prendrai volontiers un thé au café Pouchkine.
JPI: êtes-vous définitivement russe, vos influences, références, sont-elles des sources d’inspiration exclusive?
OLI: ici aussi. Istanbul, Londres, et la ville qui m’as vu naitre à cette existence, Paris, sont des métropoles sources riches, je suis très sensible aux effluves telluriques. Le temps et les énergies, la lumière est possiblement La clef. Le travail d’un artiste est une fusion entre l’être et ses environnements. S’y ajoute une démarche ou le rattachement à un mouvement, c’est la recherche de vérité, d’intégrité, de sincérité qui s’impose. Il y a comme un chef d’orchestre qui désigne de sa baguette les grandes lignes des interprétations possibles, mais je suis le soliste, et chaque représentation est unique.
FC: souhaitez-vous évoquer d’autres clés?
OLI: maintenant, ici, cela devient fastidieux. A quoi bon parler de la démarche, notre contemporain est tellement codé, laissons parler l’émotion, libre court à la primale inspiration, musique, peinture, littérature sont des vecteurs…des axes de vies célestes aux harmoniques infinies…
Il s’est levé comme pour se protéger d’une nouvelle question, tout est dit, au delà des mots échangés, ce moment immortalisé par la caméra, le dictaphone, les notes des uns des autres, l’absolu peut se résumer à ceci. L’absolu est dans une phrase. L’absolu est dans un geste. L’absolu est une sensation infiniment petite qui englobe l’infiniment grand.
OLI: Merci messieurs, si vous le souhaitez revoyons nous, passez donc à la soirée de Reptiles Viscéraux, je vous fais parvenir un carton