Un Deux Trois allons dans les bois… C’est au son de la flute de « Peter and the wolf »qu’Anabelle [ NDLA: j’hésite toujours entre un ou deux N, plutôt Anna comme Karenine ou Ana inspiré de ענה « la grâce » au sens religieux, si l’on veut, ou au sens esthétique je préfèrerai…], au sons de la flute pour l’oiseau que nous retrouvons notre belle à l’aube du second matin. Au bout de l’allée du bois de Vincennes qui jouxte le zoo. Au chant de l’oiseau s’ajoute des grognements, barrissements, brames et turlute (non, pas ça, le cri du courlis), lamentement, barronnements et huirs…
Pourquoi s’en prendre à cette engeance malgré tout respectable, d’aucun trouverons la démarche ambiguë, d’autant que la bourreaute est femme. J’en conviens car il est bien souvent plus frustrant d’être maîtresse, amant ou gigolo, plutôt qu’époux, épouse. Ceci étant, Anabelle n’a pas choisi la cible au hasard. En décimant quelques Pompadour ou Marilyn contemporaines c’est aux adultérins qu’elle envoie un message. Vous serez punis par où vous avez péché dit le livre, alors avant de vous émasculer je vous ôte l’objet, la chose tant désirée qu’elle obsède vos instants de répis, qu’elle vous donne l’énergie de combattre tout le jour durant, batailles, conquêtes… Vous êtes vous posés pour tenter de comprendre pourquoi tant et tant d’entropie, Guerre & Paix ?
Deux coqs vivaient en paix : une poule survint, et voilà la guerre allumée.
Citation de Jean de La Fontaine ; Les deux coqs (1678)
Mots à mots après mots, les motivations de la belle se font plus précises, ou pour le moins moins, point point, autrement perceptible aux humbles spectateurs que nous sommes. Libérer l’homme de tentation irrépressible à faire la guerre pour s’approprier les biens et plus encore le peuple, la famille, la muse de l’autre. L’un et l’autre comme l’une et icelle, …
Oh bras armé sur cœur meurtri !

Concrètement c’est Marie qui est choisie. Alors qu’elle se rend à son rendez-vous secret avec le ténor célèbre actuellement à l’affiche [Roberto A. ça vous parle (gueule) ?] faute de transport en commun elle appelle un eubeurre. L’écran de son téléphone est sous la surveillance d’Anabelle qui intercepte la demande, piratant l’application. « Votre chauffeur – Anna – arrive dans 7 minutes. Son véhicule est une [Uber PNL] » qui à défaut d’être discrète a les vitres teintée. A bord la chanson [Tahia] sera le dernier son pour Marie qui s’endort, anesthésiée dans un nuage de Propofol…
et puis en un brouillard indolore elle sent sur son coup la lame éffilée du bistouri qui tranche, et le flot tiède du sang, son sang qui coule contre son sein frémissant, et la vie qui s’enfuit, sans peur et sans reproche, adieu
…et nous voilà de retour ci-dessus au bois pour déposer la dépouille pâle de celle qui fur torride, ultime mue pour un voyage souhaité astral, polychrome, éternellement blanc
L’amour, qu’est-ce que l’amour ? se disait-il. L’amour s’oppose à la mort. L’amour, c’est la vie.
Oui, tout est vanité, tout est mensonge en dehors de ce ciel sans limites. Il n’y a rien, absolument rien d’autre que cela… Peut-être même est-ce un leurre, peut-être n’y a-t-il rien, à part le silence, le repos.
A force de réfléchir les hommes se dessèchent terriblement.
Si tout le monde ne se battait que par conviction il n’y aurait pas de guerre.
La beauté ne fait pas l’amour, c’est l’amour qui fait la beauté.
La Guerre et la Paix (1869)
de Léon Tolstoï
[NDLA: j’avoue les intermèdes musicaux associés sont quelques peu hétéroclites voire anachroniques! rien n’oblige à les jouer mais ci-dessus je recommande tout de même Prokofiev – valse de Natacha dans Guerre et Paix ]
à suivre ~ ©® Ω.Λ.Ι ω.ρ
Après l’armistice des fiançailles, le mariage est un traité de paix, en attendant une autre guerre.
Citation de Robert Sabatier ; Le livre de la déraison souriante (1991)

Il n’est rien de tel qu’un peuple sincère pour défendre la paix par les armes.
Pierre Dac , ‘Les pensées (1972)’