Droit de réponse

Viande à marier

L’autre matin je voyageai assis, lisant à l’improviste sur l’écran, peu après avoir lu allongé quelques pages de Soljenitsyne, entrecoupées de Salinger. C’est une pratique naturelle depuis plusieurs années, deux à quatre romans lus pendant la même période, lentement, selon l’humeur du moment. Et le butinage chronophage sur le net pour plus de visuel et la musique. Depuis le début de l’année il y a aussi les œuvres complètes de San Antonio, et un pavé de Jorge Semprún. Ce dernier me déchire les tripes à tel point que je me demande si j’irai au bout. Au bout de la nuit. A l’extrême de la nature humaine perpétrant crimes et outrages, à la vie, à la mort. Principalement par la main de l’homme, le mâle.

L’homme est par nature sanglant. Quelque soit le degré de civilisation de sa société, ses dispositions naturelles à l’horreur reprennent le dessus, il vole, exploite, met en esclavage, viole, tue, extermine. Ce n’est point faute d’avoir philosophé et construit des valeurs et normes de vie sociale, tenté par la voie de textes et de groupes religieux à l’échelle mondiale, d’imposer une paix relative. Un loup pour l’homme. Et de par son physique proportionnellement dominant, probablement pour des raisons naturelles de reproduction, le mâle est plus fort que la femelle. Et le rustre abuse, de sa force, de la femme. C’est triste pour elle. C’est presque aussi triste pour lui, à l’outrage physique près.

A part comme Yaël tenter d’introduire un peu de douceur dans le crane de Sissara, que faire?